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NoiseCapture : une application pour mesurer et sensibiliser à l’environnement sonore

L’Université Gustave Eiffel a développé en partenariat avec le CNRS une application, NoiseCapture, qui permet de mesurer l’environnement sonore depuis son téléphone portable. Retour sur une expérience de science participative et son expérimentation dans la ville de Rezé, SonoRezé.

NoiseCapture est une application Android gratuite et open source pour mesurer et partager l’environnement sonore des utilisateurs. Elle est développée par l’Unité Mixte de Recherche Acoustique Environnementale (UMRAE) de l’Université Gustave Eiffel et le Laboratoire des Sciences et Techniques de l’Information, de la Communication et de la Connaissance (Lab-STICC) du CNRS, associé dans le cadre du projet européen ENERGIC-OD avec le soutien du Portail Géographique des Pays de la Loire (GEOPAL).

Elle fonctionne sur un principe de crowdsourcing, s’appuyant sur la participation du public pour produire des données. Cette approche permet une implication des populations concernées par la recherche et permet une production de données plus vaste et plus diversifiée grâce au nombre de participants. Dans ce cas, les utilisateurs de l’application sont ainsi incités à mesurer leur environnement sonore durant leur quotidien ou au cours de NoiseCapture Parties, des évènements durant lesquels des utilisateurs se regroupent pour calibrer leur smartphone, échanger sur le protocole de mesure et réaliser de manière organisée des mesures sur un site donné. L’application a reçu l’« espoir de la catégorie « communauté » » des prix science ouverte du logiciel libre de la recherche 2023 du ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche.

Les données ainsi récoltées, associées à la géolocalisation inclus dans l’application, permettent d’établir une cartographie de l’environnement sonore dans lequel vivent les usagers. Cette cartographie, permise par l’approche participative du projet, permet de visualiser l’environnement sonore de notre quotidien, les niveaux sonores au sein des villes et leur répartition spatiale. Dans un but d’ouverture à la société, les chercheurs ont fait le choix de l’open data, c’est-à-dire que toutes les données sont en ligne et libre d’accès, afin que ces données puissent servir aux citoyens comme aux pouvoirs publiques.
 

La question de l’environnement sonore dans les villes, et plus particulièrement de la pollution sonore, est un sujet de plus en plus important pour le grand public et les pouvoirs publics. Dans ce contexte l’Université Gustave Eiffel s’est associé avec la commune de Rezé en Loire-Atlantique pour conduire une étude participative et intensive de l’environnement sonore de la ville.

Le projet SonoRezé, associant chercheurs, citoyens et élus a permis d’établir une cartographie très précise de la ville. Il s’inscrit dans une démarche de co-construction de la politique de prévention et de lutte contre le bruit. Durant sept mois, de décembre 2021 à juin 2022, les habitants de Rezé ont réalisés plus d’une centaine d’heure de données, au cours de leur vie quotidienne ou de mesures collectives organisées par les chercheurs. Les mesures ont été complétées et contextualisées par les témoignages des habitants. Ces discussions entre les différentes parties prenantes du projet ont permis de mettre en évidence les sources majeurs d’ambiances sonores mais aussi les consensus et dissensus concernant le caractère positif ou négatif de celles-ci. Ainsi, si le bruit du trafic routier et aérien lié à la proximité de Nantes est vécu unanimement comme un problème, celui d’un café porte davantage à débat.

Ce projet a permis de développer la participation citoyenne à la production scientifique mais aussi aux politiques publiques sur l’aménagement locale.

Fort de la réussite et des résultats du projet SonoRezé, un second projet, SonoRezé II a été lancé en 2023. Il s’étendra jusqu’en 2025 et s’inscrit dans la continuité du premier volet.

Le but est de poursuivre et approfondir le diagnostic des environnements sonores de la ville mais également de définir collectivement quelques actions à mener autour de la problématique des environnements sonores, et de réfléchir au déploiement de cette approche innovante sur une variété de territoires.